Les dragons-dinosaures débarquent !

Toujours pas d’info sur la date du carnaval à l’école de Michoco, mais nous avons préparé un costume pour « petit I » qui fêtera aujourd’hui le carnaval dans sa garderie (mardi-gras aura lieu officiellement le mardi 9 février cette année).

Ce week-end, c’était donc atelier cousette à la maison, et comme Michoco a complètement adhéré au thème, il a bien entendu voulu lui aussi son costume !

Voilà nos tenues de dinosaure / dragon (au choix de la personne !) :

Nous avons utilisé : 1 gilet à capuche, du tissu et des chutes de différentes couleurs, une paire de ciseau, des aiguilles et une machine à coudre.

20160130_124601_resized20160130_124513_resizedNous avons simplement découpé des losanges que nous avons cousu sur toute la longueur du gilet et de la queue pour former les pics.

 

 

20160130_124611_resized20160130_124526_resized20160130_133007_resizedNous avons ensuite rembourré et refermé les losanges sur eux puis cousu et rembourré la ceinture-queue.

 

 

20160130_150748_resized20160130_152151_resizedNous avons ajouté les dents sur tout le tour de la capuche ainsi que les yeux juste au dessus.

 

 

 

Et voilà le résultat ! ça vous plait ?!

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Pour ma part, j’adore l’idée que l’on puisse retirer la queue, rabaisser facilement la capuche, car il n’est pas toujours évident pour un enfant de moins de 2 ans de garder un déguisement sur le dos pendant plusieurs heures… Michoco lui n’a pas voulu quitter le sien de la journée !

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D’ici à ce que la fête à l’école soit annoncée, Michoco aura peut-être l’idée de se déguiser en pirate, chevalier, magicien ou docteur (thèmes évoqués ensemble), mais on s’est bien amusé ! Et s’il veut garder ce costume de dinosaure/dragon, nous rajouterons peut-être des griffes aux pieds et aux mains pour les finitions…

20160130_152405_resizedSachant qu’il a déjà voulu customiser sa queue d’une pierre magique (dénichée à la mercerie locale grâce aux préparatifs pour notre prochaine cousette de carnaval, plus girly cette fois : thème papillon ! à suivre…)

 

Qu’avez-vous prévu comme déguisement chez vous ?

Tête de pastèque

20151031_192039ça n’empêche pas Michoco de me parler chaque jour de Noël (gggrrrr…) mais depuis 2 semaines nous avons été invités à une fête d’halloween et visiblement Michoco a bien intégré le concept : fête, déguisement et bonbons !!

Il en a parlé à chaque personne croisée au fin fond de la brousse. C’était assez cocasse, le sens  du mot halloween et le personnage de Spiderman ayant quelque peu échappé à ses interlocuteurs, mais ça n’a entaché en rien son enthousiasme !

Et dire que l’année passée je proposais à Pomdepin d’évider des bananes plantains pour faire des lanternes… tout ça parce qu’elle cherchait à nous embrouiller avec les traditions ancestrales de lanternes creusées non pas dans des citrouilles mais dans des navets (articles très intéressants ici et ). ça m’a fait réfléchir à l’inexorable adaptation des traditions à leur époque et à leur milieu, et j’ai décidé cette année pour honorer cette invitation de faire couleur locale, ce qui tombe très bien puisque sous mon nez : j’ai des tonnes de pastèques !!!

Donc pour notre première fête d’halloween, ce sera « Tête de pastèque, chaire fraîche et son jus sanglant » !

Très rafraichissant vu les températures locales et bien plus pratique à vider, il faut bien l’avouer, qu’une citrouille (ou qu’un navet pour les puristes !).

Accompagnés de crêpes monstrueuses (nous avons saupoudré de sucre glace les crêpes sur lesquelles nous avions déposé des caches en papier pour les yeux, la bouche…), on s’est bien amusé et c’est bien là l’essentiel d’une fête, non ?!

Joyeux halloween !

 

Mes fêtes préférées

IMG_20150925_151657Un échange de boubou la veille pour le lendemain avec une amie, et me voilà vêtue comme si je portais un habit neuf (sans le stress du couturier qui gâte votre couture à la dernière minute).

Un foulard entourant mes cheveux le matin. Le premier essai est toujours le plus réussi, surtout ne rien changer !

Pour agrémenter le tout, des perles sur le front, un collier du fond de la Mauritanie, des boucles discrètes et comme par magie mon fils qui a tout compris m’offre deux jolies fleurs blanches cueillies devant la maison, tout juste ce qui manquait à ma tenue…

La bonne idée de la semaine : avoir fait cadeau de notre mouton = une famille heureuse et une seconde (michoco et moi) ravie de ne pas être bloqués pendant 3-4 heures en plein soleil pour cause de logistique de sacrifice, dépeçage, découpage, partage et congelage de mouton…

Des novices à entraîner dans notre sillage pour les initier aux traditions du pays.

Des voisins salués au hasard des portes entrebâillées, occupés à leur mouton, surpris que l’on soit déjà prêts mais heureux de nos salutations matinales.

Des enfants désœuvrés dans chaque maison, impatients que la fête commence enfin, conviés à faire le tour du quartier avec nous.

Une invitation à passer manger quand on veut. ça tombe bien nous ce qu’on veut c’est aller faire la sieste et passer après, plus tard !

Des étrennes pour les tout-petits, qui, ravis, ont même le droit d’acheter une sucette à l’épicerie pour fêter l’évènement.

Une séance d’essayage de grands boubous de princesse sénégalaise chez une voisine qui magiquement partage mes mensurations au centimètre près !

Une soirée pyjama improvisée, hors-thème mais très sympa pour les petits comme les grands.

Le lendemain soir, un barbecue de mouton, à point et salé aux embruns, en bien charmante compagnie.

Une visite chez des amis le surlendemain. Surprise : comme ils ont tous grandi… Et il y en a même un nouveau qui pousse dans le ventre de madame !

Des ondes positives et des vœux venus de toute la planète.

 

Bilan du week-end :

Ne pas subir ce qui ne nous plait pas (l’attente, la chaleur, le manque d’organisation, les obligations de préséance, le paraître), mais prendre les devants en faisant exactement ce qui nous chante !

ça tombe bien, c’est la fête !

Ne pas être déçue, ne pas être dans l’attente, ne pas pleurer ce que l’on n’a pas mais se réjouir de ce que l’on a, saisir les opportunités comme elles viennent, profiter de l’instant présent, vivre nos envies, juste pour partager notre sourire.

Décidemment mes fêtes préférées sont celles qui ne sont pas préparées à l’avance !

C’était ma fête de Tabaski (Aïd) il y a quelques jours.

Avec du retard, mais comme on dit au Sénégal : Deweneti !*

 

 

* qui signifie en wolof : bonne année ! /  que l’on se retrouve (pour fêter ensemble) l’année prochaine !

Si vous voulez voir ma tête et ma tenue en entier, ça se passe sur le compte instagram « petite_yaye » ;-)

Quand on aime, on compte quand même, papa…

Voilà.

Un an. 367 jours pour être précis.

Avec maman, on t’avait écrit une lettre l’année passée.

On l’avait entourée d’un joli ruban.

On l’avait accompagné d’un cadeau : un short et une chemisette, histoire que tu aies envie le week-end de poser ton costume-cravate et venir passer de bons moments avec nous.

Tu l’as à peine lu. Le téléphone a interrompu ta lecture et tu es passé à autre chose.

Et elle n’a eu aucun effet sur toi, sur nous. Si ce n’est quelques intentions avortées. Des bonnes intention tu en as souvent, mais elles sont vite rattrapées par la réalité.

Je t’avais fait un joli dessin aussi. T’en rappelles-tu ?

En un an, tu as passé 135 jours avec nous, 1 tiers de ton/notre temps.

Quand tu n’es pas là, je me préoccupe toujours de savoir où tu es, avec quel véhicule tu es parti et quelle valise tu as prise.

135 jours dans la balance ça ne pèse pas bien lourd, mais si en plus, quand tu es là, tu n’es pas là…

Tu m’as emmené 3 fois à l’école, le jour de la rentrée, un jour où maman était malade et un autre jour où vous êtes venus tous les deux avec maman.

J’étais fier que tu viennes me voir au carnaval. J’étais le plus beau pompier de l’école.

Sinon sur les 135 jours j’ai dû prendre mon petit déjeuner avec toi une quinzaine de fois, les autres jours quand je partais de la maison tu étais encore couché. Le week-end aussi tu dors.

Le soir tu as dû être là une vingtaine de fois au moment où je m’endormais. Le reste du temps tu es toujours arrivé après, mais maman m’a expliqué que tu venais me faire un bisou dans mon sommeil. En réalité, c’est arrivé 2 fois dans l’année.

Un jour tu m’as lu une histoire, j’ai aimé. Tu ne m’as jamais fait prendre mon bain. Je me suis assis quelques fois sur ton tapis de prière.

On a pris le repas de midi 4 fois ensemble dans l’année. Le dîner jamais, mais une fois tu m’as donné à manger mon repas du soir.

On avait voulu te faire une surprise avec maman et te rejoindre un midi dans un restaurant, mais nous sommes arrivés trop tard, tu étais déjà parti. Depuis je veux toujours aller dans ce restaurant avec toi. Dès que je passe devant, j’en parle à maman. On passe devant tous les jours car c’est sur le chemin de l’école…

Maman t’a demandé de passer du temps tout seul avec moi. ça a marché cinq fois. On ne voulait pas vraiment au départ, ni toi, ni moi, mais on est tous les deux rentrés ravis, à chaque fois : on est allé au zoo, on a fait du toboggan, on a fait du vélo, jamais plus d’une heure trente ou deux heures mais je me rappelle de tout.

De plus en plus souvent tu dis que je suis bizarre. Mais c’est moi qui me sens de plus en plus bizarre quand tu es là, je tape, je crie, je pleure beaucoup plus.

Quelques dimanches après-midis nous sommes allés à la plage tous les trois. C’est un rituel. Quand ton plat de poisson est servi sur la table basse de notre QG je viens toujours m’assoir à côté de toi et tu me découpes délicatement des morceaux. Quand je vais tout seul à la plage avec maman on ne commande pas de poisson.

On a fait trois week-ends en famille, mais il y en a deux où tu étais en séminaire toute la journée. Avec Maman on s’est bien amusé dans la piscine. A l’heure où tu finissais moi j’étais entrain de me coucher. Mais un dimanche on est resté et on a fait un concours de foot avec les autres familles, j’ai beaucoup rigolé. Pas autant que la fois où on a joué à cache-cache dans la maison !

La korité, la tabaski, ton anniversaire, mon anniversaire, la fête de l’indépendance, je n’ai passé aucune fête avec toi. Heureusement le jour de Noël tu es resté 1 heure le matin avec nous pour ouvrir les cadeaux. Le Père Noël c’est mon héros, j’en parle tous les jours, même si on est en juin maintenant. Des fois je porte les cravates qu’il t’a apporté.

Maman m’a parlé des vacances d’été mais elle ne m’a rien dit sur toi, ni si tu serais là. En fait je crois qu’elle n’en sait rien puisque tu n’as rien dit, rien proposé.

Les papas de mes copains sont là. Ils mettent des photos d’eux deux en t-shirts de foot sur Facebook, ils vont faire du cheval ensemble ou nous font sauter tous en même temps sur leurs épaules. Maman m’a expliqué que certains enfants ne voyait jamais leur papa et qu’il fallait qu’on profite bien de toi quand tu étais là.

A l’école on a préparé un drôlement joli cadeau, mais tu ne seras pas là. Pourtant je fais parti de ceux qui récitent le mieux le poème que l’on a appris pour la fête des pères.

Quand on aime on ne compte pas.

Mais tu sais papa à la fin on compte quand même sur les choses qui comptent…

J’ai deux ans et demi aujourd’hui. Bientôt j’aurai 10 ans, 20 ans, 40 ans, que restera-t-il de nous deux, papa ?

Bonne fête papa !

 

 

Lendemain de fête

Si les quelques jours qui précèdent la fête ne sont que stress, dépenses inconsidérées et frustrations (petit rappel ici), le jour de la fête il en est tout autrement !

Vers 9h – 9h30, les mosquées se remplissent pour la Prière de la Tabaski. C’est une prière rapide, en quelques minutes c’est déjà terminé et à part de brèves (mais chaleureuses) salutations, personne ne s’attarde vraiment. Chacun veut regagner au plus vite son domicile pour égorger son mouton ! C’est tout de même une belle occasion d’assister au plus beau défilé de boubous de l’année (pour ceux qui ont récupéré leur couture à temps !).

A 9h45 on entend le dernier chant des moutons. Ils sentent probablement leur heure venir, ils se répondent les uns aux autres, d’une maison à l’autre, bêêêêêêeeeeee, même les plus calmes poussent la chansonnette, dont le nôtre !

PaperArtist_2014-10-06_10-12-38J’ai baptisé notre mouton de tabaski « TABASCO Ier » ! Nous n’avions jamais eu de mouton à nous pour la fête Michoco et moi. Michoco était bien étonné de le découvrir en bas de notre maison… Bien sûr il avait souillé tout notre perron dans la nuit, mais comment lui en vouloir, lui qui va être sacrifié dans quelques heures, pour ne pas dire minutes… Nous le saluons mais je n’ai pas envie de m’attacher plus que ça, car c’est une amitié qui finira mal…
Certaines personnes s’attachent d’ailleurs tellement à leur mouton qu’elles n’osent pas l’égorger pour la fête et préfère acheter un autre… Non pas que ce soit la bête la plus attachante du monde, mais à force de vivre ensemble au quotidien, je peux comprendre !

Nous qui avions prévu de passer voir des amis dans la matinée, nous sommes assignés à domicile pour cause d’égorgement de mouton !

Heureusement nous avons trouvé en la personne du cordonnier du quartier le bourreau de notre animal. C’est un travail fastidieux car une fois égorgé il faut encore le dépecer de la tête aux pieds, trier les morceaux. L’occasion pour nous de naviguer entre notre mouton sur le perron et les moutons des voisins sur les perrons d’à côté. Michoco n’est pas plus traumatisé que ça. Il commence par « dodo ton » et au fur et à mesure que le mouton ne ressemble plus du tout à un mouton il alterne « miam miam », « manger » et viande ! Il a bien compris le concept…

PaperArtist_2014-10-06_10-33-11Le voisinage se salue, on se souhaite bonne fête, on répartit aussi la viande. Chacun tient à s’offrir un peu de sa viande, on échange donc quelques côtelettes de Tabasco Ier contre un jaret du mouton voisin ! On remet aussi de la viande à des voisins plus éloignés qui n’ont pas eu les moyens d’égorger un mouton, on en donne aux talibés qui circulent dans le quartier, on prépare des sachet de viande qu’on distribuera à d’autres dans la journée. Avec Michoco, on se fait griller un petit morceau de foie, le reste de notre part je la congèle car pas de cuisine pour nous aujourd’hui, nous sommes invités !

Jusqu’à 14 heures, ça s’affère dans les chaumières, on grille, on mijote, chauffe, dore, remue et recouvre… L’attraction principale de la journée sera bien le repas !

PaperArtist_2014-10-06_10-01-50On enfile nos beaux boubous, les rues sont calmes, Michoco est fier dans sa tenue et pressé d’enfiler ses chaussures ! Dans la rue tout le monde prend le temps de se souhaiter bonne fête, de se congratuler sur sa tenue. Bien sûr, nous ne passons pas inaperçus !

Dans les maisons aussi, chacun passe dire bonjour pour quelques minutes à des amis, des parents. Les enfants sont fiers avec leurs jolies tenues, leur coiffure toute fraîche et leur chaussures neuves. Petit à petit les parents se mettent à l’aise, la chaleur aura eu raison de leur tenue flamboyante. Les garçons troquent leurs marakistes (babouches) pour leurs tongs puis leur boubou pour un tricot de corps et enfilent finalement un short de foot ! Seules les petites filles continuent à jouer au jeu des salutations bien apprêtées entre maisonnées ! Vers 18h, crevés, les garçons qui repassent dans leur maison on maintenant le droit d’enfiler leur tenue « occidentale » toute neuve : chemisette à carreaux, jeans et baskets. Ils reprennent leur tour du quartier pour récolter quelques étrennes !

On ne fait rien de plus que les autres jours, on discute, reste assis devant la télévision, on boit un coca, on rit, on transpire, on envoie des sms, répond au téléphone, mais on se sent tous comme des rois, des reines et des princesses !

A la tombée de la nuit, les jeunes troquent définitivement leurs habits traditionnels pour des habits plus modernes, les sonos affinent leurs tests sons, les soirée dansantes vont afficher complet cette nuit. Demain, c’est férié !

On va pouvoir passer la journée à repenser à cette belle journée, replier les boubous dans leurs emballages, dégraisser la cuisine, saluer les amis oubliés et rêver de la prochaine Tabaski !

Je t’aime papa !

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Mon cher papa,

Je suis encore petit pour te dire avec des mots que je t’aime, mais quand je te vois, mon visage s’illumine et je cours me blottir dans tes bras.

Je te cherche dans le lit le matin car j’adore venir te faire des bisous et sauter sur toi comme un cheval fou. Bien sûr, je repars sur la pointe des pieds en faisant « chut » à maman pour ne pas qu’elle te dérange !

Je vois ta tasse de café, tes chaussures, tes chapelets, tes valises. Tous ces objets me font penser à toi, mais pour de vrai, tu me manques.

Quand je vois un beau monsieur habillé en costume, je pense à toi. Quand j’entends un bruit de moteur dans l’allée je pense à toi.

Je ne sais pas encore très bien ce que veut dire bientôt, ce soir, demain, 1 semaine, 1 mois. Quand tu n’es pas là, pour moi, tu es loin. Et à chaque seconde j’imagine nos retrouvailles. Moi je vis dans le présent, alors tes promesses ne remplacent pas ton absence.

Quand tu n’es pas là, je ne sais pas si tu es tout près ou très loin. Tu disparais de mon monde et ça fait mal.

D’ailleurs quand j’étais petit ça me faisait drôlement du souci et je ne dormais pas bien. Je grandis et maman m’a bien expliqué que toi aussi tu m’aimes et que tu penses à moi tout autant que je pense à toi. Mais quand tu es là, je me sens mieux. J’ai besoin de toi dans ma vie.

Quand tu es là aussi, j’aimerai que tu poses ton téléphone quand tu es avec moi, que tu laisses de côté tes soucis pour que l’on passe plus de temps ensemble, du temps où je pourrais te montrer beaucoup de choses, car je suis fier de te montrer tout ce que je sais faire, tout ce que je connais, tout ce que j’ai découvert du haut de mes trois pommes. On aurait aussi du temps où tu pourrais me montrer beaucoup de choses car tu en as des choses à partager avec moi : des mots, des jeux, des rires, des astuces, des blagues, des trucs sérieux aussi, des valeurs, des qualités et quelques défauts, des conseils et de l’aide pour que je me sente bien dans mes baskets, que je devienne un jour un homme bien. Aussi bien que toi. Tu vois, on en a du boulot tous les deux…

Je voudrais qu’on se construise des souvenirs ensemble et quand tu seras vieux, c’est moi qui te les raconterai ! Je les raconterai et les vivrai aussi avec mes enfants car ce sera ça mon plus bel héritage de toi à moi, de moi à eux.

Des fois je vois bien dans tes yeux que tu aimerais tout ça, que toi aussi ça te rends triste mais que tu ne sais pas toujours comment faire. Alors je voulais te dire que j’ai confiance et toi et que tu n’as pas à t’inquiéter car il suffit d’écouter ton cœur, il suffit de me regarder et tu vas savoir tout.

Quelque soient tes joies, personne au monde ne pourra te procurer plus de joies que moi, quelques soient tes soucis, personne ne pour te causer plus de soucis que moi. Alors pose tout ça et viens avec moi !

Quand je suis né, j’ai planté mes yeux dans les tiens. Je venais de naître, j’étais un peu sonné, je voyais vraiment flou. Toi aussi tu n’avais pas l’air tellement dans ton assiette. Mais je t’ai vu et je t’ai reconnu. Mon papa. Toi aussi tu m’as vu et tu m’as reconnu. Ton enfant. Et plus rien d’autre n’avait de l’importance.

On s’est dit des secrets d’amour qui dureront pour toute la vie, et même bien au-delà. On a fait un pacte.

Je t’aime d’un amour inconditionnel, tu es mon roi, tu es mon modèle, tu es moi et je suis toi. Tu es tout et sans toi je ne suis rien. Je suis tout et sans moi tu n’es rien.

Même quand tu ne seras pas là, je serai toujours là pour toi. J’ai tant besoin de toi. Ne l’oublie pas.

Même si je suis encore trop petit pour te le dire avec des mots, tu vois combien je t’aime !

Bonne fête papa !

 

(source photo)

happy (birth)day !

7h30 : Ouvrir les yeux quand il fait déjà jour, sauf que les moutons, les oiseaux, les talibés, les voisins, le camion poubelle et la mosquée ont tous oublié de se réveiller ce matin…

7h31 : se lover contre son chéri, chaud comme du bon pain, doux comme du velours, endormi comme une marmotte

20140527_1624147h58 : entendre son fiston appeler tranquillement dans son lit « ce matin maman ton cadeau : une heure de sommeil en rab ! »

8h12 : entendre la sonnerie des mails retentir sur mon téléphone : après 7 jours de coupure abusive et autant de jours passés à s’énerver, supplier, pleurer, expliquer, hurler, se décourager… internet est de retour dans ma vie !

8h13 : avoir déjà le Facebook, le Skype et la boîte mail remplis de gentils messages, petites pensées, affectueux coucous (dont même un message de grand choco qui cette année n’a visiblement pas oublié !)

8h22 : organiser un petit-déjeuner pic-nic dans le salon avec michoco, la bouche, les mains et le tapis pleins de fraises et grand choco sa tasse de café à la main, un torchon dans l’autre pour se défendre et défendre son costume contre michoco et ses fraises qui du coup ne cherchent qu’à s’approcher de lui (le torchon n’est même pas rouge, mais ça prend des airs de corrida tout ça !)

20140527_1324599h13 : commencer sa journée de boulot dans la bonne humeur

9h14 : finir sa journée de boulot dans la bonne humeur : coupure d’électricité donc plus de batterie pour l’ordi et plus d’internet !

9h15 : décider qu’aujourd’hui c’est pas grave et se recoucher, dévorer les dernière pages de son bouquin

11h14 : recevoir un appel de son papounet (avec ma mamounette derrière lui !), eux aussi n’ont pas internet (décidemment…) mais voulaient quand même me joindre

20140527_17354311h18 : décider d’arrêter de tourner en rond pour rien, chômage technique c’est chômage technique… et s’habiller comme une princesse, porter le cadeau que je me suis auto-offert pour la fête des mères

11h43 : arriver dans un hôtel de luxe comme une star, se la péter grave, sentir à pleins poumons la mer et aller se faire papouiller les pieds

13h35 : s’endormir à moitié pendant qu’une esthéticienne finit de me masser la seconde main

20140527_15232613h40 : s’installer dans un douillet canapé, capter le réseau wifi du hall de l’hôtel de luxe et bosser sous une musique douce, dans une ambiance douce, entourée de gens doux

13h41 : chater encore un peu sur Skype avec des copains, envoyer des messages de joyeux anniversaires à ma belle-soeur, mes copines, la fille d’une connaissance qui sont nées aujourd’hui

14h32 : entre 2 mails et un courrier (bon ben faut que je bosse un peu quand même…) envoyer un texto à grand choco pour l’inviter à passer la nuit à l’hôtel ce soir, mmmmm…

14h45 : sentir le soleil sur sa peau, se regarder dans son ombre, se trouver belle, se sentir belle

20140527_15391114h55 : s’arrêter acheter des sushis (comme je vous l’avais promis !!! je vous raconterai tout en détail bientôt…)

15h06 : entendre son fils qui joue, rigole, s’amuse avec la nounou et le voir venir m’accueillir en haut de l’escalier à bras ouverts, un énorme baiser sur la joue, le sourire jusqu’aux oreilles

15h22 : prendre en photo sous tous les angles mes sushis avant de les manger et trouver que mes photos sont jolies

15h40 15h25… : se préparer un dessert pas japonais pour un sou : un bol de glace à la vanille de Madagascar parsemé de fraises

15h58 : suivre roland-garros et se réjouir que ce ne soit que le 2ème jour, encore 12 jours à profiter !

TENNIS - INTERNATIONAUX DE FRANCE 201316h17 : chercher une idée de resto pour ce soir et trouver pleins d’idées de sorties à organiser pour le mois à venir

16h32 : arriver au bout de mon article et regarder le ciel. bleu ! sortir sur le balcon, être éblouie, un peu, sentir le vent, un peu, entendre les murmures dans la rue.

16h33 : décider de préparer un gâteau minute pour souffler  à l’heure du goûter une bougie bricolée avec un chauffe-plat et un pic à brochette…

20140527_17371317h32 : finir la journée et aller jouer dehors avec michoco, regarder les gens qui passent, leur sourire comme tous les jours, leur dire bonjour comme tous les jours !

Aujourd’hui c’est mon anniversaire et la vie est vraiment belle parfois !

1er mai chocolaté !

20140430_132718Nous avons raté le virage du chocolat de Pâques (petit rappel ici).

Le jour J, j’ai un peu regretté.

Lors de mon dernier passage dans notre fameuse boulangerie préférée, j’ai craqué pour cet adorable lapin en chocolat et ses petits œufs fourrés, un des derniers du panier soldé trônant à côté de la caisse.

Les quantités sont « raisonnables » pour mon tout-petit, parfait :
.  je viens de sevrer Michoco du Ngalakh, ce n’est pas pour le droguer au chocolat !
. ça m’évitera d’avoir une excuse pour manger les 7/8ème de son sachet !

Michoco était ravi. Il a délaissé son dessert (compote pomme-ananas-mangue parsemé de morceaux de fraises, miam !) pour son petit sachet de Pâques, arborant un sourire jusqu’aux oreilles !

20140430_151548Il m’a demandé instantanément d’ouvrir le paquet.

Il a bien reconnu les œufs en chocolat avec leur emballage brillant et en a englouti un goulument avec sa tête l’air de rien : « mais je connais ce goût-là, j’en ai déjà mangé chez papi et mamie, c’est drôôôôlement bon ! », puis il a pris le lapin dans les mains.

Il m’a montré ses grandes oreilles, son nœud autour du cou, a commencé à lui taper la causette, l’a tenu dans les mains comme une petite figurine. Trop chou : il n’a pas remarqué que c’est du chocolat ! Ca commence à fondre… Clac, je coupe les oreilles du lapinou.

Michoco qui ne m’avait jamais fait le signe ou le bruit du lapin me les a fait immédiatement… Comme quoi il les avait bien intégré mais n’en avait pas l’usage car on ne rencontre pas beaucoup de lapins dans notre vie quotidienne (contrairement aux chevaux, chiens, chats, moutons, oiseaux, poules, chèvres, lions*, girafes*, zèbres* et autres éléphants*)
* je vous rassure ceux-là on les croise plus souvent dans les livres qu’en vrai !!

Je vous confirme que michoco porte très bien son surnom, tout comme sa maman (et son papa !), il A-DO-RE le chocolat…

Vive Pâques… Et bonne fête du 1er mai ! Peut-être que pour l’ascension on vous parlera de muguet ??!

 

 

Pas de chocolat pour Pâques mais du Ngalakh et des scouts !

Les jours passent et nous ne vous avons même pas raconté nos fêtes de Pâques à Dakar… Et pourtant ce n’est pas faute d’anecdotes à vous raconter sur le sujet…

Carême
20140420_152019 - CopieLa nounou de Michoco est catholique. Les sénégalais qu’ils soient musulmans ou chrétiens sont vraiment fervents et pratiquants. D’ailleurs on m’a déjà posé plusieurs fois la question : « c’est vrai qu’en France il y a des gens qui ne croient pas en Dieu ? mais ils croient en quoi alors ? ». La nounou de michoco a jeûné les 40 jours qui ont précédé Pâques… Vous vous souvenez, la période qu’on appelle le Carême ?! Au catéchisme quand j’étais petite on nous disait de ne pas manger des bonbons, et bien elle, elle n’a pas mangé du matin au soir… J’avais un peu peur qu’elle perde des forces et ne puisse pas s’occuper de michoco, mais finalement ça s’est bien passé. Il faut dire que la période est plus appropriée que les Ramadans qui ont lieu en ce moment en plein été… Les deux dernières semaines elle ne jeûnait que les mercredis et vendredis (je n’ai pas réussi à avoir une explication sur les jours) et dans tous les cas, elle ne jeûnait jamais le dimanche. En plus de jeûner, la personne doit avoir un bon comportement, faire des bonnes actions, et même si je suis très contente d’elle toute l’année, j’ai trouvé ce mois-ci très agréable. Michoco était un peu moins content lui car il n’avait pas de plat sénégalais à grignoter après son repas ! Il partait ouvrir le placard où elle range son plat et partait casquette sur la tête, plat sous le bras en direction de la porte pour aller lui acheter à manger !! Moi ça convenait très bien car je fais la guerre à la nourriture entre les repas… Mais je ne peux pas décemment lui demander de jeûner toute l’année, non ?

A la boulangerie
Michoco s’est émerveillé devant les décorations de notre boulangerie/pâtisserie préférée. Il faut dire qu’ils avaient mis le paquet (ils peuvent vu les prix pratiqués !!). Poules, œufs, lapins automates sur un pare-terre fleuri, petites barrières en bois, cabanons, animations musicales. Je crois bien que michoco s’est cru au Paradis ! Et comme cette boulangerie est toujours bondée, on a bien dû faire rire une centaine de clients et employés. Il allait de gauche à droite, courant comme un fou, montrant les décors, les chocolats, imitant la poule (il fait très bien la poule mon petit coq !), un grand moment de solitude pour moi !!

Ngalakh
20140421_091722Vu les prix (prendre les prix en France et les multiplier par 4…) et le timing (nos achats auraient passés 1 heure dans la voiture à bien fondre sur les sièges…), pas de chocolat pour cette année, mais c’était sans compter sur le Ngalakh (prononcer ngalar) livré à domicile par la nounou de Michoco. C’est une tradition au Sénégal, toutes les familles catholiques en préparent et le distribuent à leur famille, amis, voisins, connaissances, etc. Et là, attention les calories… Pâte d’arachide (grosso modo du beurre de cacahuètes), mélangé à du sucre, du miel, du pain de singe (le fruit du baobab) et du mil. Quand vous en mangez une cuillère, vous êtes calés pour la journée ! Michoco en mangeait un bol entier chaque matin et comme la nounou nous en a apporté des tonnes, on a eu beau le distribuer autour de nous, aux voisins, aux voisins des voisins, aux passants dans la rue, on a mis une semaine à le finir… Michoco n’a plus un ventre, mais une bedaine !! D’ailleurs le sevrage est difficile car lui qui adorait manger des fruits le matin, cherche partout sa dose de ngalakh sur la table maintenant…

Chasse aux œufs
Michoco est encore un peu petit. J’aurai bien aimé organiser une chasse aux œufs, mais me suis découragée toute seule  à cause d’idées toutes faites : Une chasse aux œufs c’est bien plus drôle à plusieurs et une chasse aux œufs doit se passer dans l’herbe fraîche. Finalement le jour J j’étais toute déçue de ne rien avoir organisé. Alors c’est sûr que chasser les œufs dans le sable entre 2 détritus et 3 bouts de ferrailles, c’est moi fun, mais on aurait forcement trouvé des petits camarades de jeux avec qui partager. L’année prochaine on ne m’y reprendra pas, je vais organiser THE chasse aux œufs ! et avant cela : un nettoyage de printemps de notre rue :)

Tenue chic
20140420_122251 - CopieLe dimanche nous sommes allés dans la famille de la nounou. Nous nous étions mis sur notre 31 pour l’occasion. Michoco portait un boubou tout neuf. Il a bien vu que c’était une tenue spéciale et n’était pas peu fier… Pour une fois, il a accepté de prendre la pause ! Les gens étaient contents de nous voir habillés en boubou, mais à part quelques jeunes garçons déjà passés chez le « raseur », quelques fillettes déjà tressées, chacun a gardé sa tenue pour le lundi de Pâques. Seuls les visiteurs qui venaient saluer la famille étaient habillés.
20140420_144943Les fêtes religieuses sont souvent l’occasion d’offrir aux enfants / de s’offrir une nouvelle tenue. Mais si nous arrivons à midi tapante tout bien sapés, les femmes attendent souvent la fin de la préparation des repas, le repas, la toilette des enfants… avant de s’habiller elles-mêmes (les hommes étant eux habillés depuis longtemps, mais partout sauf dans la maison) ce qui fait qu’elles portent leurs habits le soir seulement, à une heure où nous sommes déjà rentrés depuis longtemps !

Fête en famille
20140420_145412 - Copie  20140420_151840  20140420_135836 - Copie  20140420_151949 - Copie  Michoco était attendu comme le messie ! Bien entendu tout le monde le connaissait, et lui fait très vite connaissance ! Plusieurs familles partagent un même étage, la cuisine c’est dans le couloir pour le plus grand bonheur de Michoco qui essayait de jouer avec des bassines remplies d’eau, les toilettes sont partagés et chacun possède une chambre (dans laquelle on ne compte pas le nombre d’habitants, mais c’est « peuplé »).
Quand vous êtes invités quelque part, c’est un peu spécial car toute la famille s’affaire à la cuisine et vous vous retrouvez tout seul devant la télé, assis sur LA chaise de la chambre, avec l’interdiction formelle de lever le petit doigt ! Le décor de la chambre est bien entendu d’une kitchitude absolue, les ours en pluche servant de décor, photos jaunies encadrées au mur au milieu des Jésus-Christ crucifiés, des napperons et autres rideaux et fleurs synthétiques. L’après-midi passe au son (très fort le son) des télé-novelas sud-américaines, où j’apprend qu’Angelica qui sort avec Jeff est en fait la demi-sœur de Brad, le frère de Jeff !  20140420_150317Les gens sont joyeux, ça parle fort, entre, sort. Les enfants sont surexcités. Le volume de la télé ne fait qu’augmenter le volume des voix des enfants et celui des cris des mamans qui n’arrivent plus à suivre et montent encore le son…
Ce que j’adore c’est la tonne de tongs qui s’entassent devant la porte. A la fin de la journée, vous ne cherchez même plus les vôtres, vous prenez n’importe lesquelles pour sortir de la chambre !

Petits plats dans les grands
20140420_154235N’espérez jamais manger avant 15 ou 16 heures… La préparation du repas prend un temps fou. Bizarrement, moi qui apprécierais bien un bon plat de riz au poisson (le fameux thiebou diene, plat typique sénégalais), un yassa poulet (sauce aux oignons), le plat de fête est souvent un plateau de crudités avec poulet grillé et frites (je mange des salades de crudités tous les jours moi !!). On mange tous dans le même bol. C’est ma partie préférée du repas africain, surtout qu’après des heures d’attente, j’ai faim ! Ca et manger avec les doigts, mmmm ! Michoco a bien adoré aussi avec une préférence très marquée pour les grains de maïs et les frites !
20140420_162406Bien entendu, en tant qu’invité, on vous lance tous les morceaux de viande et d’ingrédients « rares » de votre côté du bol et tous vos partenaires de bol passent le repas à vous dire « mange ! », « Tu ne manges pas ? » Tu n’as rien mangé là ! » alors que vous avez déjà ingurgité 4 ou 5 fois plus qu’eux ! (ça ne vous rappelle pas votre grand-mère ?)
Le grand avantage au Sénégal : la pré-vaisselle !Il y a toujours quelqu’un pour finir les restes, même une fois le repas fini… Les enfants, souvent les plus petits qui ne parvenaient qu’à glisser un bras dans la meute d’enfants réunis autour d’un seul bol, s’écartent dans un endroit plus calme avec le bol laissé à l’abandon et ratissent tous les restes.

Scouts, toujours prêts !
20140420_154151Grands bruits, hurlements, tam-tams, les scouts débarquent. Les mamans ont crié sur eux car elles ont cru qu’on égorgeait quelqu’un, mais ont tout de même accepté de leur servir du repas. Michoco a été officiellement adopté en tant que mascotte des scouts du quartier !

20140420_162440C’est déjà l’heure de rentrer. Michoco est contraint (par la force) d’abandonner son nouveau tabouret préféré…
On embarque le petit dernier de la famille dans la voiture pour un tour de pâté de maison. Il est vraiment fier !
– « Tu veux aller où ? en Chine, en Espagne, au Mali ? »
-«  à Keur Massar ! me répond-il…
C’est le quartier d’à côté !

Joyeuses Pâques !