Comme vous avez pu le comprendre hier, la rentrée s’est super bien passée !
Trop pressé d’aller à l’école, Michoco n’avait pas le temps de boire son biberon pour ce premier matin de rentrée… Il était surtout obnubilé par les gâteaux. Je lui avais expliqué que je mettrai un gâteau dans son sac pour le goûter et ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd !
tateau, tateau + signe du gâteau avec la main !
Ceux qui ont lu l’article précédent (ici), savent que dès qu’il a passé la porte de l’école, il a lâché ma main…
Alors pour les curieux, voilà la suite de l’histoire :
Il a foncé vers les jeux extérieurs qui avaient été installés en face de sa salle de classe. Sa maîtresse est venue vers lui, nous nous sommes présentés, elle a laissé les autres enfants pour lui consacrer quelques minutes, rien qu’à lui. Le temps aussi pour moi de lui glisser trois mots.
Il s’appelle Michoco. Il est tout petit, il est de fin décembre. Il a 20 mois.
Il ne porte plus de couches, mais il faut bien lui proposer d’aller aux toilettes car il n’y pense pas de lui-même.
Voilà son sac.
[Michoco fait le signe du gâteau en montrant son sac]
Oui *michoco* il y a des gâteaux dans son sac.
Ah oui, on fait le langage des signes à la maison, ne vous étonnez pas s’il fait des signes. ça (en faisant le signe) ça veut dire gâteau.
Elle l’entraîne vers le tobogan.
Tu veux faire du tobbogan ?
Oui*
Tu dis au revoir à maman et papa ?
Oui*
Il nous fait un bisou plus que furtif à mon goût et s’en retourne aux jeux, regardant à peine notre petit au revoir de la main…
Non mais quelle ingratitude tout de même, moi qui me fais un sang d’encre depuis des semaines !!! Je me plains mais c’est pour la forme (et essayer de vous faire rire !) car en fait moi non plus je n’ai pas pleuré, je n’en n’ai pas eu envie. J’étais vraiment heureuse.
J’étais super contente et dès que j’ai repassé la porte de l’école dans l’autre sens, pour la première fois depuis la naissance de Michoco je ne me suis pas demandée s’il allait bien, si tout se passait correctement sans moi. J’étais sûre que tout irait bien et que même si ça n’allait pas c’était sa vie et que je n’y pouvais pas toujours tout. Pour les psychologues de comptoir, à cet instant où j’ai repassé la porte de l’école en sens inverse, le laissant derrière moi, s’est produit le « big bang de la défusion ». Cette seconde précise où votre relation mère-enfant est transformée, à tout jamais. Décidemment, cette porte doit être magique, il faut que je pousse un peu mon enquête !
3 heures plus tard, je suis revenue le chercher et il allait super bien.
ça s’est très bien passé ! m’explique la maîtresse
Pas une larme, pas une trace de morve, il portait toujours le même pantalon donc pas de fuites urinaires non plus.
Je ravale ma salive pour éviter d’ensevelir la maîtresse sous les 300 questions que j’aimerai lui poser… elle a 19 autres bambins à s’occuper. Je suis la première à être venue le chercher, mais j’ai une bonne excuse : c’est le plus petit de l’école !
Il ne m’a même pas embrassé, il ne m’a pas sauté dans les bras comme si je repeuplais enfin son monde. Non. Il m’a entraîné vigoureusement vers le bac à sable, me montrant un à un camions, sauts et autres pelles. Il m’a montré la cabane au fond de la cour, le lapin en face de leur classe, il a attaqué le toboggan par la face nord. Bref il ne voulait pas partir ! Bref, il était chez lui ici ! Au bout de 10 minutes de tergiversations sur la nécessité pour lui de rentrer à la maison pour aller manger puis dormir, il a finalement accepté que je le maintienne fermement et vigoureusement dans mes bras pour ne pas qu’il s’échappe à nouveau… congratulant toute l’équipe d’un énorme au revoir. Je pourrais vous dire que c’est honteux, inadmissible de saluer des inconnus et ignorer sa mère 3 heures plus tôt, mais non : c’est super bien !
Tu reviendras demain matin à l’école ?
Oui ! *
* à la choupitude du oui (cf ici), je dis oui pour la vie !!