En prendre… et en laisser !

blablaEn matière de maternité, les mêmes mots ne signifient pas la même chose pour tout le monde. Mieux vaut donc ne pas trop prendre les mots des autres au pied de la lettre !

Un parent sera tout fier d’annoncer que son bébé fait ses nuits alors qu’il dort seulement 5 heures de suite ; avec 7 ou 8 heures d’affilées d’autres seront désespérés qu’il ne fasse pas ses nuits… D’autres encore diront qu’il fait ses nuits alors que l’enfant se réveille en cododo 4 ou 5 fois dans la nuit…

Ici avec les Dakarois, j’ai encore plus l’impression qu’on ne parle pas la même maternité. « Moi aussi le mien se couche à 20h » Le 20 heures veut en fait dire entre 20h et 22h, ou alors que c’est après 20 heures qu’on envisage l’idée de commencer à penser à préparer l’enfant à se coucher ! ça n’a plus trop rien à voir avec Mon 19h30 qui signifie « couché et on n’y revient plus » entre 19h28 et 19h35 !

« Surtout ne pas l’habituer aux bras » m’a-t-on répété 5 fois dans une famille où le nourrisson passait 20 heures sur 24 dans les bras de la nounou, la grand-mère, la tante, l’oncle, le grand frère, la femme de ménage, la voisine !!!

En matière d’allaitement des mamans donnent le sein une fois par jour, le reste en biberon, et se ventent d’allaiter, d’adorer ça et de ne pas être du tout fatiguée. Ah oui, en effet comme ça je comprends mieux ! Mais ça n’a pas grand chose à voir avec la maman qui donne 8-12-15 tétées par jour et ne peut se décharger de son enfant ne serait-ce qu’une petite heure…

« Oui il ne prend que le sein » m’a dit un jour une maman en enfournant dans le bec du cérélac à son bébé de 5 mois. Le sein + des biberons + de l’eau + du cérélac donc !

J’ai du coup vite appris à me faire préciser dans le détail le contenu des affirmations qui me déstabilisait au début avant de prendre tout au pied de la lettre et nous comparer, voire de carrément culpabiliser, me remettre en question, me perdre…

En tant que parent (maman dans mon cas, mais je suis sûre que certains papas sur cette planète se posent aussi quelques questions !) d’un premier enfant, je pense que l’on a besoin de comparer notre petite prunelle avec les autres enfants du même âge, de jauger où on en est car on n’a pas vraiment de repères. Peut-être qu’avec les suivants aussi je n’en sais rien, mais j’imagine qu’on aborde les aspects techniques avec peut-être un peu moins de stress et de questionnements existentiels !

Bien entendu les parents plus expérimentés ont toujours quelque chose de très intéressant à raconter : moi mon premier… avec moi… non mais il ne faut surtout pas… Des fois les souvenirs s’embrouillent ou concernent des enfants d’un autre âge. Avec le temps on a aussi tendance à oublier certains détails invivables sur le moment, qui perdent en intensité ou en importance en grandissant. Ces interventions sont perturbantes pour le parent qui est déjà complètement perdu avec son tout-petit et se noie et dérive au gré des commentaires.

Sans parler des adultes qui n’ont pas d’enfant et des idées très arrêtées sur l’éducation !

Bref mieux vaut ne pas trop écouter ce qu’on raconte autour de vous et faire comme vous le sentez !
J’ai eu cette chance de recevoir des commentaires tellement aberrants que j’ai très vite pu faire le tri… J’ai eu la chance de croiser de telles différences sur ma route que j’ai vite été obligée de tracer mon propre chemin maternel en ce début de maternité si déstabilisant, fragilisant, déroutant, fatiguant, éprouvant…

Avec le recul, les gens qui se sont avérés de meilleur conseil, sont je crois ceux qui ont dû beaucoup souffrir eux-mêmes des remarques, conseils, intrusions des autres. Spéciale dédicace à ma sœurette chérie d’amour dont je retiens à vie deux conseils inestimables :

– « T’inquiête, à 18 ans il… (aura toutes ses dents, fera ses nuits, mangera proprement… adpater la phrase à votre cas) ou pas ! et alors ?! » En matière de dédramatisation, il n’y a pas mieux !

– « Mais qu’est-ce que tu as envie, toi ? » être au clair avec soi-même permet en effet de mettre en œuvre des stratégies adaptées à son besoin et celui de son bébé. Celui qui est attaché au sommeil, à l’alimentation, à la politesse, à… (adapter le mot à votre cas) de son enfant pourra alors réfléchir à quelles actions il a envie d’inscrire dans son quotidien. Cela peut paraître bizarre à certains mais NON : Nous n’avons pas tous les mêmes priorités pour nos enfants !

Chaque enfant est unique, chaque parent est unique aussi. Personne ne connaît mieux votre enfant que vous et quand bien même ce serait le cas, ils ne seront pas là pour le nourrir, coucher, consoler… et toutes vos angoisses ne les empêcheront pas de dormir sur leurs deux oreilles, eux !

Ne pas rejeter tout en bloc, certains conseils peuvent être utiles, salutaires, peuvent aider à prendre du recul ou à se positionner, mais savoir en prendre… et en laisser ! Pour rester le capitaine du bateau…

 

Pour ceux qui veulent poursuivre la minute psychologie, l’illustration vient justement d’un cours en ligne ici.

diplômée ès MOOC !

Attestation réussite MOOC GdP

C’est officiel, les résultats de mon tout premier MOOC sont tombés ! J’ai réussi !

Petit rappel ici sur ce qu’est un MOOC (massive open online course /formation en ligne ouverte à tous) et quand j’ai décidé de me lancer…

Pour démarrer dans le monde des MOOC, je n’ai pas choisi le plus facile : gestion de projets, un cours donné par Rémi Bachelet, enseignant à l’Ecole Centrale de Lille. Plus de 12.000 participants au départ, 3.288 recevront une attestation classique (dont moi !), 866 une attestation avancée (dont moi !). Je pense que tous ceux qui ont voulu arriver au bout y sont arrivés, donc j’espère que ces chiffres ne décourageront personne.

En fait chacun commence un MOOC avec un objectif propre. Certains s’inscrivent pour voir, certains suivent les vidéos sans répondre aux tests, d’autres le font plus sérieusement mais arrêtent en chemin. Pour moi c’était une motivation d’avoir des objectifs, des quizz à remplir et des devoirs à rendre (et vous à qui je devais rendre des comptes !) car ça m’a permis d’arriver au bout.

Ce MOOC sur la gestion de projet est très abouti. C’était la 4ème session et l’équipe pédagogique a vraiment eu à cœur de faire évoluer le cours. Pour ceux qui le souhaitaient un devoir à rendre chaque semaine permet vraiment de mettre en pratique les thèmes abordés grâce à une étude de cas. Dans les devoirs à rendre il y a non seulement son devoir à préparer, mais aussi une évaluation des devoirs des autres à faire, son auto-évaluation et les notes pondérées en fonction des gens qui notent trop haut, trop bas, ça incite à faire ce travail avec le plus grand sérieux.

Pour moi c’était vraiment le plus du MOOC d’avoir des devoirs à rendre en plus des quizz. On regarde la vidéos, OK, on valide le quizz, re-OK, mais le fait d’avoir à appliquer les concepts sur une étude de cas m’ont vraiment permis de les assimiler. J’ai eu à utiliser de nouveaux outils informatiques pour créer des cartes conceptuelles, me relancer dans les maths en calculant des valeurs actuelles nettes, peaufiner ma maîtrise du travail partagé en déposant mes dossiers sur un drive, en transmettant des liens courts. J’ai aussi eu à réapprendre à me concentrer pour écouter un cours, à aborder des concepts dont j’avais déjà entendu parlé ou pas.

J’y ai pris beaucoup de plaisir, même si c’est un investissement personnel indéniable que je ne pourrais pas faire toute l’année car ce MOOC m’a demandé 9 heures par semaine quand il y avait les devoirs à rendre, 4 heures les autres semaines.

Résultats final : 700 point sur 708 (pas mal hein ?!) et une inscription sur 2 autres MOOC pour finir 2014 en beauté : planification urbaine des villes africaines (Jérôme Chenal, école polytechnique fédérale de Lausanne) et Effectuation (Philippe Silberzahn, école de Management de Lyon) qui est une méthode d’entreprenariat très dynamique et ouverte sur l’action et le réseau. Ils sont bien moins prenant que le premier : 2-3 heures / semaine chacun. Mais je vais avoir une note de lecture à rendre pour l’un et me suis inscrite dans le Laboratoire du MOOC pour l’autre, un incubateur virtuel dans lequel je soumets au fur et à mesure mon projet à d’autres élèves qui jouent le rôle de coach.

 

J’ai aimé :

. pouvoir m’organiser comme je veux dans la semaine avec les vidéos des cours : si tu veux faire tout d’un coup, ou plusieurs quarts d’heure répartis, à 20h, à midi, ou à 6 h du mat’, en semaine ou le week-end, c’est ton problème !

. savoir dès le début à quoi m’attendre en connaissant le nombre de semaine et le nombre d’heures nécessaires par semaine.

. que le cours soit dispensé par des enseignants relativement renommés.

. que les plateformes permettent d’échanger avec les enseignants ou d’autres élèves sur des forums, invitent à créer des groupes de travail, à s’inscrire dans un laboratoire pour soumettre son projet aux autres.

. avoir un objectif avec des rendus réguliers.

. que les MOOC soient gratuits et laissent aussi la possibilité (moyennant une petite somme) à des étudiants de passer des examens certifiés, les crédits qu’ils obtiennent peuvent être intégrés dans leur cursus. Pour des francophones non français, notamment issus des pays du sud, ça peut être un vrai plus sur leur CV et d’ailleurs ils étaient très nombreux !

Mes trois MOOCs 2014 (s’ils vous intéressent il y a généralement deux sessions par an par MOOC) :
MOOC Villes africaines : http://www.coursera.org/course/villesafricaines
MOOC Effectuation : http://mooc.em-lyon.com/
MOOC Gestion de Projets : http://gestiondeprojet.pm/mooc-gestion-de-projet/

Si vous cherchez un MOOC fait pour vous, plusieurs plateformes francophones : Unow, coursera, FUN, … et même un moteur de recherche : http://mooc-francophone.com/.

Alors ça vous tente ?

Note pour plus tard………………… #10

20141207_144936_resizedC’est l’histoire d’une maman qui est furieuse de découvrir que son fiston avait déchiqueté un de ses livres préférés…

Un petit livre sur l’océan contenant des « volets » à ouvrir pour découvrir quel animal de la mer se cache derrière chaque cachette !

Elle est furieuse contre lui qu’il abîme ainsi un objet précieux, furieuse contre elle-même ne n’avoir pas été là pour désamorcer la bêtise à temps…

20141207_144956_resizedElle essaie de montrer calmement à son garçon que ce n’est pas bien de déchirer les livres ainsi.

Il n’a jamais fait ça. C’est la première fois. Elle se demande s’ils sont rentrés dans une nouvelle aire où son petit ange va se transformer de plus en plus souvent en démon démoniaque (non ce n’est pas un pléonasme !).

20141207_145011_resizedLe garçon rapporte plusieurs fois le livre à sa maman, mais énervée, elle ne veut plus le voir ce livre qui a perdu toute sa valeur puisqu’il est déchiqueté !

Elle pose les morceaux de côté, se dit qu’il faudra qu’elle pense à acheter du scotch pour essayer de le remettre en état…

Jusqu’au jour où le petit garçon attrape les morceaux, et en tend un à sa maman. C’est une algue et il crie « crabe, crabe », lui montre un autre morceau et annonce « poisson, poisson ! »

20141207_145045_resizedIl se rappelle de tout ! Chaque objet correspond à une cachette pour un animal de l’océan et lui il a tout retenu.

Hippocampe… Dauphin !

Sa maman était déjà assez épatée qu’il puisse reconnaître tous les animaux de ce livre, mais lui non seulement il reconnaît les animaux, mais les associe à leur cachette, les yeux fermés… Même au bout de la 65.407 lectures, la maman en est bien incapable.

Il court récupérer son livre et ultra enthousiaste cherche les pages correspondantes au morceau déchiré pour faire un puzzle !

Il a transformé son livre devenu trop simple pour lui en un nouveau jeu beaucoup plus attrayant ! Puis après quelques jours d’entraînement intense sur son nouveau puzzle, il en a fait le tour et est venu me demander de l’aider à rescotcher les volets… Depuis, il consulte à nouveau son livre -qui fait toujours parti de ses préférés- le plus « normalement » du monde !

Morale de l’histoire :
1. essayer de ne pas devenir chèvre !
2. essayer de faire confiance à son petit qui, jusqu’à preuve du contraire, sait visiblement très bien ce qu’il fait…

 

Ne te moque pas, je MOOC !

20140925_105356_resizedJe ne suis plus trop présente sur le blog actuellement, et pour cause, les 8 à 10 heures par semaine que je consacrais au blog (et oui, mine de rien cumulé, ça représente du temps : écriture d’articles, relecture, photo, commentaires, lecture des autres blogs… !), je les consacre maintenant à un MOOC.

Un quoi ?

Un MOOC, et toc !

MOOC, ça veut dire : massive open online course, c’est une formation en ligne ouverte à tous. Dans le monde Anglophone certains cours peuvent réunir jusqu’à 100.000 « apprenants » en même temps ! 

Pas besoin de concours d’entrée, de diplômes requis, de frais d’inscription, c’est gratuit et tout le monde peut s’inscrire ! Si vous n’allez pas jusqu’au bout, vous n’irez pas en prison. Tout dépend de vous et de votre motivation personnelle… Vous avez accès à de vrais cours, avec de vrais profs. Les MOOC proposés sont plus ou moins sérieux, réputés selon le professeur qui l’organise. Etre formé sur un point très précis du droit civil par un éminent spécialiste-chercheur d’Harvard, ça en jette non ?!

Il y en a dans tous les secteurs, sur tous les sujets. Pour ce trimestre j’ai décidé d’en choisir deux :

– La gestion de projet : MOOC proposé par Rémi Bachelet de l’Ecole Centrale de Lille qui a débuté la semaine passée. Toutes les infos : ici !
– Villes africaines : une introduction à la planification urbaine, proposé par Jérôme Chenal de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne qui débutera en novembre. Infos ici. (J’avais pris le train en marche le semestre passé et je compte bien me rattraper pour cette session !)

Les nouveaux cours en ligne sont publiés chaque semaine, vous avez des quizz à passer pour valider vos connaissances, des devoirs à rendre et à la fin vous gagnez une jolie attestation, qui peut même devenir des crédits universitaires si vous passez l’examen dans des conditions surveillées.

Pour les vieux comme moi, les crédits universitaires ne sont pas vraiment au programme, mais vous aurez appris pleins de nouvelles choses qui vous seront utiles dans votre boulot, votre projet personnel, qui vous auront aidé à vous former ou à renforcer vos capacités dans un nouveau secteur, qui vous auront permis de rencontrer une communauté d’enseignants et d’apprenants intéressés par le même sujet que vous…

Alors oui c’est gratuit, libre et mais si vous voulez suivre un MOOC correctement, ça demande une régularité et un investissement personnel important.

J’ai rendu mon premier devoir, validé mes premier quizz, j’ai même eu à corriger les devoirs d’autres « apprenants » ! En une semaine j’observe déjà que dans mon travail quotidien j’applique des méthodes que j’ai vues en « cours » !

Bref, encore 5 autres semaines pour venir à bout de ce premier MOOC, et autant d’heures de travail qu’il faut que je case dans ma routine entre deux trajets pour l’école de Michoco, 5 courriers, 2 contrats, 8764 mails, 908986875 coups de téléphone, sans compter les repas, le bain, les dodos, la promenade du soir et… ma propre douche !

Mais je me plains pas… quelqu’un fait le ménage pour moi ;-)

 

la vie d’un petit bonhomme sans couche

20140817_114930Depuis notre retour au Sénégal, Michoco vit nu !

Vous l’aurez compris si vous nous suivez et vu mes nombreux articles sur le sujet : il fait chaud ! J’ai donc pris le parti de laisser Michoco vivre tout nu dans la maison.

Je précise que pour sortir dans la rue je l’habille puisque le nudisme n’est pas vraiment à la mode en ville… Et que les vêtements ont d’ailleurs l’énorme avantage de protéger du soleil ! Une invitation à faire pipi avant de sortir, cul-nu sous le short et à l’attaque du quartier !

Il m’arrive de lui mettre un petit slip ou plutôt un petit maillot de bain dans la maison en fonction de ses activités (et de l’état de propreté de son lieu de jeu).

C’est très économique en vêtements puisque nous pourrions passer tout l’été avec un t-shirt, un short, deux slips et un babygros (pour les nuits sous la clim), sans oublier bien sûr casquette et lunettes de soleil !

Exit les couches !

Nous n’en utilisons plus que 2 : une pour la nuit, une pour la sieste, que nous conservons éventuellement et réutilisons si nous nous éloignons un peu trop de la maison (siège auto, sortie chez les amis ou courses par exemple). Quelle économie !

Le but de cette vie sans couche n’est pas de le forcer à la propreté, même si nous avons déjà parlé propreté, pipi et caca . Je pensais commencer sur les questions propreté plus tard, une fois la rentrée, puis son anniversaire passé par exemple ! Mais la météo accélère les choses. Nous vivons tout nu avant tout pour la chaleur et c’est une chance qui nous est donnée d’aborder l’hygiène d’une autre manière.

J’avoue que les conditions sont vraiment favorables à notre nouvelle expérience sans couche :
. toute notre maison est en carrelage et c’est bien plus pratique que de la moquette à nettoyer !
. linge, serpillère, sol, en 3 minutes chrono tout est sec vu la chaleur…
. Michoco est tout le temps à la maison, pas de transport, pas de nounou ou de crèche. Toute la journée il vit nu et c’est sans doute plus facile à comprendre pour lui et à gérer pour moi.
. Il est le seul « petit » à la maison. Pas dit que j’aurais eu cette idée avec un nourrisson au sein et un ou une grand(e) qui escalade les fenêtres en même temps que Michoco joue les tuyaux d’arrosage !
. Il bénéficie d’un accompagnement très privilégié car même s’il joue de plus en plus tout seul, s’il n’est pas avec moi, la nounou n’est pas loin !

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notre amie la vieille serpillère !

Je conçois que ça ne puisse pas être du goût de tout le monde, mais entre laisser macérer les fesses de michoco deux heures dans l’urine bouillante, sans compter les réactions que cela produit en sauna avec les produits chimiques et passer un coup de serpillère sur 30 cm² du salon, j’ai fait mon choix !

Finalement, même ramasser une jolie crotte (et oui, elles sont belles les crottes de michoco !!) est plus facile que de se bagarrer sur la table à langer avec un petit gars qui n’a qu’une idée en tête : fuir pour poursuivre ses activités personnelles. Sans compter qu’ensuite j’ai à combattre à coup de tapette et bombe l’invasion de grosses mouches velues autour de la poubelle, poubelle que j’ai été obligée de mettre en quarantaine à l’autre bout de la maison pendant que michoco invente de nouvelles bêtises nouveaux projets personnels, le tout avec une pince à linge sur le nez car la chaleur ça accentue vraiment les odeurs !

Pas de pression, pas de culpabilisation, je suis bien consciente qu’il n’est pas forcément conscient lui même de ses envies de faire pipi avant qu’elles n’arrivent. Il n’est vraiment pas question de le forcer, ni de le pousser à être propre, juste de l’aider à vivre sans couche tout en satisfaisant ses besoins naturels. Je ne me fâche pas, ne le gronde pas, ne lui fais pas de remarque, bref, je réagis toujours calmement. On prend les choses simplement et le plus naturellement du monde. Le plus souvent il est content d’aider au nettoyage et me dit « là pipi, là ! » en m’indiquant direction de la salle de bain.

Le fait que les pipis et cacas, les miens, les siens, ceux des autres, ne m’aient jamais posé plus de problème que ça (et sans être scatophile non plus; hein !) m’aide sûrement à prendre les choses de manière très zen ! Du coup lui aussi !

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Au début de son expérience sans couche, Michoco aimait bien faire faire pipi à toute sa famille playmobil !

Certains l’appelle Hygiène Naturelle Infantile (HNI) et commencent cette méthode dès la naissance, et oui ! Je n’avais pas cela en tête et ne suis pas sûre que j’aurai eu la disponibilité nécessaire pour le faire. Pour nous l’année dernière, ça ne nous est pas venu à l’idée non plus. Ses nouvelles découvertes en motricité du haut de ses 7-9 mois : quatre pattes, debout, je bouge partout, ne m’ont pas semblé compatibles avec le début du « sans couche », et ce malgré la chaleur ! Mais cette année, la vie sans couche est une évidence !

Pot, réducteur, rester tout près de lui, m’éloigner, bruitage, eau qui coule pour donner envie de faire pipi, pipi debout (position qu’il semble préférer), caca accroupi (ce qui lui semble plus aisé que les fesses vissées sur le pot), le laisser faire ou lui proposer régulièrement,  nous nous sommes cherchés ! Mais en peu de temps que de progrès…

Si je lui propose le pot / les toilettes au bon moment, il élimine au bon endroit ! Il est fier, dit au revoir à son pipi ou son caca, tire la chasse et vérifie bien que tout est parti avant de baisser la lunette des toilettes !

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Puis avant lui ça a été au tour de ses nounours d’aller sur le pot !

La première semaine, il a de façon évidente atteint un premier niveau d’hygiène puisque quand il n’est pas sur les toilettes, il s’écarte spontanément des tapis, du lit, du canapé pour n’éliminer que sur le carrelage. Il a donc bien une certaine conscience de son élimination et pour le ménage c’est beaucoup plus facile à gérer.

En fin de première semaine, quand il n’est pas trop pris dans ses jeux, il commence à sentir quand il a envie de faire caca, s’immobilise et appelle : « pot, pot ! ». Pour les pipis, on n’y est pas encore, mais en lui proposant les toilettes, il peut faire pipi « sur commande » pour vider sa vessie (je ne lui mets pas non plus un couteau sous la gorge !). Sinon, quand ça vient, ça vient ! Il s’en rend compte sur le moment, se regarde faire pipi et m’appelle : « pipiiiiiii ! »

En fin de seconde semaine nous n’avons que très rarement un pipi ou un caca en dehors d’un lieu approprié, et oui !

En tout début de troisième semaine, si nous sortons et qu’il a une couche, il signale ses pipis, se réveille de sieste pour dire qu’il a envie de faire caca. Il sait dire non si je lui propose le pot et qu’il n’a pas envie (et quand c’est non, ça ne sert à rien d’insister !). Il ne mouille plus les couches de secours mises pour les sorties, on se promène pendant une heure à une heure trente dans le quartier sans couche, avec un pipi avant et un pipi au retour de balade.

En deux semaines, on voit donc une grande différence. Plutôt de dire qu’il a fait des progrès, n’est-ce pas plutôt moi qui progresse ? Je l’observe plus, décrypte les signes annonciateurs (et oui, il y en a !), reconnaît son timing (manger, boire et dormir aux mêmes heures ça aide !) et les pipis et cacas en dehors du pot et des toilettes se font plus rares !

Il n’en n’est pas encore au stade d’aller de lui-même aux toilettes, mais je n’en demandais pas tant !

20140828_154149Les fesses de Michoco ne macèrent plus dans ses pipis et ses cacas. Nous n’avons plus d’odeurs désagréables. Alors c’est vrai qu’avec la chaleur, Michoco urine moins, ça part en transpiration, mais son urine est beaucoup plus concentrée et donc beaucoup plus odorante ! Je vous laisse imaginer l’odeur d’une couche remplie…

ça n’a pas eu l’air de bouleverser son existence puisqu’il dort toujours aussi bien, est aussi enthousiaste et heureux de vivre que durant sa vie « avec couche ».

Je ne sais pas si cette expérience durera, si elle l’aidera pour la propreté ou non. Avec l’entrée à l’école il va probablement recommencer à passer ses matinées en couche. Mais pour le moment je suis contente de le voir à l’aise avec son corps (sans couche il court vraiment vite !), libre de ses mouvements et prenant conscience aussi de ses besoins d’élimination, le tout les fesses à l’air et sans que nous nous prenions la tête !

Aventure à suivre !

les petits pots dans les grands

Voilà un mois que Michoco me tane avec a introduit dans son langage et son quotidien « pipi » et « caca ».

Nous n’avons aucune pression, Michoco est encore tout petit, je ne ressens absolument pas le besoin qu’il devienne propre rapidement mais comme il semble particulièrement réceptif aux pipis/cacas en ce moment, j’ai acheté un pot, histoire de l’avoir sous la main. Ca va également nous permettre, avec la chaleur arrivant, de traîner à la maison « cul nu » tout en pouvant déjà lui proposer une alternative appropriée, plutôt que de le regarder béatement faire pipi sur le carrelage !

20140503_133343Pour pipi, il dit « titi », mais en faisant bien le signe du pipi. Par extension ça veut aussi dire « arbre » pour lui car dans un de ses livres préférés il y a un petit garçon, Bouba, qui fait pipi contre un arbre. J’ai mis longtemps à faire le lien, mais ça fait sens ! Alors quand il voit un arbre, il crit « titiiiiiiiii » ou « baba titiiiiiiii !

Pour caca, il dit bien caca. Il comprend le signe mais ne le fait pas. Par extension ça veut aussi dire saleté et poubelle dans son vocabulaire. On ne lui a jamais dit d’une saleté ou d’une poubelle, « c’est caca », mais à force d’accompagner sa nounou à la poubelle pour jeter ses couches, il a fait le lien tout seul. Nos promenades de fin d’après-midi sont « un peu » pénibles depuis car à chaque détritus au sol, il s’exclame à voix très haute et très fière « caca ! » et comme les rues de Dakar sont très sales, ça nous arrive une fois tous les… 30 centimètres… De même que les poubelles informelles qui jalonnent notre chemin ont droit au même « ca-caaaaaa » ! (ça m’a d’ailleurs permis de constater que je me plaignais à tort du manque de poubelles « publiques » car il y a énormément de poubelles à disposition dans la rue, les gens ont encore moins d’excuses…).
Caca veut aussi dire couche pour lui, qu’elle soit sale ou propre. Je pense qu’il a assimilé à notre question « tu as fait caca ? » en soulevant sa couche pour vérifier.

Michoco n’a jamais été gêné par une couche pleine. Il faut dire que quand il était tout bébé il avait sûrement bien plus important à régler avec ses problèmes de reflux et d’intolérance au lactose, il hurlait et se tordait de douleur, alors pleurer pour un petit caca dans la couche… Depuis il pourrait rester des heures avec une couche limite débordante sans que ça ne l’empêche de vaquer à ses occupations ou que ça ne le rende irritable. Plutôt pratique, j’avoue !

20140503_133514Depuis un mois il nous fait cependant souvent remarqué qu’il a conscience d’avoir une couche sur les fesses. Quand on le change, s’il a fait caca, il souffle du nez pour dire que ça sent mauvais ! Je crois bien lui avoir fait une fois et ça lui ai resté… S’il fait caca, il vient également se signaler. Il comprend bien le signe « aller changer la couche », mais en profite pour lancer un petit jeu de « attrape-moi si tu peux ! ».

Depuis un mois toujours, il prend son rôle de « père » très au sérieux (vous aviez oublié que Michoco était le papa d’un adorable petit bébé prénommé Moussa Monteiro, petit rappel ). Son bébé, dont il a la garde exclusive puisque notre petite voisine ne vient presque plus jamais chez nous, fait trèèèèès souvent caca. Il lui ôte sa couche, l’emmène dans sa salle de bain (oui, Michoco a une salle de bain personnelle !! même s’il prend son bain dans la baignoire de maman. L’Afrique a ses petits luxes !), le nettoie, escalade sur le rebord de sa table à langer pour plonger ses doigts dans le pot de karité (pas de crème, lingettes, ici c’est eau puis karité) et venir lui étaler sur les fesses, et déborder un peu partout car c’est rigolo quand même tout ça !

Il tire la chasse d’eau quand je vais aux toilettes (oui, j’aimerai bien allé aux toilettes tranquille, mais je gère, comme toutes les mamans du monde, non ?). Tout fier de relever la lunette des toilettes et vérifier que la chasse d’eau a bien tout fait partir.

20140503_133308A la réception de son pot, il était ravi ! Quand je lui ai donné, il m’a immédiatement dit que c’était pour faire pipi. Quand je lui ai demandé pour qui c’était il m’a immédiatement dit que c’était à lui et me le répète régulièrement. Il est allé me chercher son livre « j’y vais » (un petit poussin qui part en expédition, annonce à tout le monde son départ, tout ça pour se rendre… aux toilettes ! « J’y vais ! » de Matthieu Maudet, collection loulou & cie, l’école des loisirs) pour me montrer qu’il avait bien fait le lien. Summum quand il a eu sa mamie sur Skype : il est allé chercher son pot pour lui montrer ! Quand je fais pipi, il s’assoit lui aussi sur son pot en chantant (me faisant signe qu’il faut que j’enlève son pantalon et sa couche), même s’il ne fait rien dedans.

Seul hic : quand il monte dans la baignoire, il voudrait emmener son pot avec lui dans le bain ! Faut dire qu’un fauteuil de bain, qui servirait aussi de marche-pied pour attraper tous les savons de maman, ce serait drôlement pratique !

Nous voilà lancé dans une nouvelle aventure : celle de la propreté… affaire à suivre !

 

 

Compter comme un pied

chiffre-noirQui dit vacances dit devoirs de vacances quand on héberge une petite vacancière de 10 ans. Petite piqûre de rappel pour moi car, mine de rien, l’histoire des retenues ça remonte à longtemps…

Ma petite vacancière est en CE1, elle a un peu de retard car elle a commencé sa scolarité au village et a été rétrogradée de niveau quand elle est arrivée en ville chez son oncle pour pouvoir mieux étudier. Elle est chez son oncle depuis 3 ans et je pensais qu’elle avait progressé car je la connais depuis toute petite. Elle parle maintenant wolof, s’exprime assez bien en français, malgré sa timidité, mais c’était sans compter sur les maths…

Nous avons passé une semaine sur une dizaine d’opérations (additions et soustractions), à raison de presque deux heures par jour… Elle était censé faire aussi des exercices de multiplications et de divisions aussi, mais là j’ai mis mon véto car quand tu ne sais pas faire une addition, comment réussir une multiplication ? Elle ne comprend rien et fait au hasard. Complètement tétanisée, des dizaines de minutes pour dire combien font 3 + 4 ou 6 – 2. Les retenues sont posées au plus grand des hasards, sans aucune logique. Cela dit, c’est statistique, une fois sur 156.987 elle tombe sur le bon résultat, comme quoi elle a raison de persévérer… En fait elle n’a pas les bases.

Le plus triste pour moi c’est que dès que je levais mon crayon (j’ai l’habitude de parler avec mes mains), elle se recroquevillait comme si j’allais la frapper. J’ai eu beau lui expliquer que je n’allais pas la frapper, que j’étais là pour lui expliquer, dur dur… Personne autour de moi n’était étonné. « Nous on frappe les enfants pour qu’ils apprennent, sinon ils n’apprennent rien, ils ont la tête dure », m’explique la nounou de michoco. « Mais si c’est des enfants toubabs ou métisses, pas besoin de les frapper parce que eux ils apprennent bien ! » Ouf me voilà rassurée !!!!!……….. C’est peut-être parce qu’on ne les frappe pas et qu’on prend le temps de leur expliquer qu’ils apprennent mieux, non ???

On compte tous plus ou moins avec ses doigts ou des bâtonnets pour s’aider. Et bien en Afrique comme on vit en tong toute l’année, c’est très pratique, on peut aussi compter avec ses doigts de… pieds quand ça dépasse la dizaine !! C’est ainsi que je la vois après avoir décompté de l’index à l’auriculaire, passer sur ses pieds ! Onze, douze, … Pratique, mais pas très efficace visiblement…

Bon j’avoue qu’au bout du troisième jour après avoir refait 10 fois la même opération et passé 15 minutes pour compter 0 + 8, il y a de quoi perdre ses nerfs. On respire, on se détend… On arrête là pour aujourd’hui ? On reprendra demain ? Je pense que tu es fatiguée là…

Malgré toute ma bonne volonté pour essayer de lui expliquer, je dois bien faire le constat de mon échec. On part de trop loin, on a trop peu de temps…

En même temps vous vous imaginez vous apprendre à compter en chinois ? Votre enseignant vous disant les chiffres et les explications en chinois alors que vous n’en comprenez pas un mot ? Sans oublier qu’un calcul de 1.567 + 789 est peut-être encore plus abstrait ici qu’en Europe car ce que l’on compte dans le quotidien est très pragmatique et que la valeur de l’argent n’est pas la même, donc tous les chiffres sont « arrondis » (1,5 € = 1.000 FCFA environ ce qui change aussi les façons d’appréhender les nombres).

D’ailleurs dans beaucoup de langues africaines (dont le wolof, le puular et le bambara pour celles que je connais), on ne compte pas du tout comme en occident et ce dès le chiffre 6.puisque le 6 se dit 5+ 1, le 7 : 5+ 2, un peu comme nous disons vingt-trois par exemple. Pour les dizaines, aussi : on dit 5 x 10 pour dire 50.  Pratique quand on apprend à compter avec la méthode française à l’école, mais que dans sa tête et son quotidien c’est la méthode africaine qui est de mise…

Quand on sait compter jusqu’à 5, qu’on sait dire 10, 100 et 1.000, 1.000.000 et qu’on sait que le trente est une exception (qui se traduit par jour et lune, logique !), on peut compter à peu près jusqu’à l’infini !!! Au hasard : 76.862 = 7×10 + 5+1 * 1.000 + 5+3*100 + 5+1*10 + 2 et le tour et joué !

Oui, très facile en somme, sauf que on compte tout comme ça sauf l’argent ! Et oui… on ne compte pas l’argent du tout de la même manière !!! L’unité de 5 en argent ne se dit pas pareil que le 5 numéraire, et pour dire 75, on dit 3 x 25 et non 7×10 + 5, ou plutôt devrais-je dire 6×10 + 15 pour nous ! Pour simplifier la tâche, le même mot 100 pour compter des carottes ou des moutons, signifie en fait 500 quand on compte de l’argent ! Un seul mot pour 2 nombres différents, logique !

Tout compte fait, j’en tire une conclusion : quand vous êtes africain, soit vous devenez très très fort en maths (certains commerçants de rue sont carrément bluffant), soit vous restez nuls toute votre vie…

Notre petite vacancière est bien rentrée chez elle car demain c’est la rentrée des classes. Elle est adorable, serviable, discrète, gentille, mais compte vraiment comme un pied…