Garder son calme.
Garder son calme.
Etre patient.
Les barreaux du petit lit de michoco ont été enlevés. D’abord pour la sieste, puis pour la nuit aussi. Ils sont remisés maintenant même si ça me démange fortement de les réinstaller depuis que ça se passe bien moins bien…
Depuis que j’avais découvert que deux de ses barreaux étaient amovibles, j’avais pris l’habitude de lui ouvrir au moment du réveil pour qu’il descende seul de son lit (petit rappel ici).
Tout se passait bien. Après les 10 premiers mois très chaotiques au niveau du sommeil depuis ses 12 mois je dois reconnaître que Michoco s’endort vraiment seul dans son lit, ne se réveille pas la nuit, qu’il appelle toujours de bonne humeur pour que je vienne le chercher. Pendant un an j’ai donc profité à fond et rattrapé tout mon capital confiance sur le sommeil de mon enfant, ce dont j’avais grand besoin !
Puis les deux barreaux enlevés au moment de la descente n’ont plus suffi. Il a commencé à chercher à vouloir descendre seul de son lit, est tombé 2 fois par terre, dont une fois sur la tête… s’est suspendu une fois à sa moustiquaire (tarzan tu connais ?). Bref, ça devenait dangereux pour lui de ne pas lui donner la possibilité de sortir seul.
Au début, Michoco n’avait pas vraiment compris qu’il pouvait sortir tout seul, il continuait à m’appeler, puis petit à petit il s’est levé seul pour sa sieste, a appris à entrouvrir les pans de sa moustiquaire, à ouvrir la porte de sa chambre, s’est levé seul le matin aussi et c’était vraiment un bonheur de voir mon « petit grand » arriver tout seul pas encore tout à fait réveillé et tout chaud, me sauter au cou ou se glisser sous ma couette pour me faire signe de me réveiller.
J’ai valorisé cette étape de « grand », il était fier, les endormissements se passaient sans problème, notre petite routine bien rodée nous aidant sûrement… Une ou deux tentatives de retarder le sommeil : pipi, câlin, boire, mais rien de bien méchant… Un sommeil toujours serein, et un réveil bien qu’un peu plus tôt « correct ». Un mois plus tard, on a même réussi à repasser de 6h30 à 7h10, quand le jour commence à apparaître, à force d’explication sur le jour, sur la nuit, sur le fait que quand il fait « nuit » on fait dodo, quand il fait « jour » on a le droit de se lever de son lit. J’étais presque fière de moi…
Malheureusement les vacances sont passées par là et nous avons dû dormir dans la même chambre. En y réfléchissant bien, je pense que cela a été le déclencheur de nos problèmes. Pendant les vacances il n’a pas bien accepté de dormir dans le lit parapluie mais je n’avais pas le choix car mettre un matelas à même le sol dans notre case n’est pas envisageable, beaucoup d’insectes risquaient de venir lui rendre visite, il faut que je lui organise un lit à lui mais avec des sécurités nécessaires… Il s’est aussi rendu compte que dormir dans la même pièce que maman c’était bien plus sympa.
Depuis que nous sommes revenus, il se relève systématiquement, ne trouve pas le sommeil spontanément, lutte, résiste, ça peut durer plus de deux heures. Autant vous dire que lutter deux heures pour faire la sieste signifie que c’est mort pour la sieste et qu’après il est crevé pour le reste de l’après-midi… Et que le soir ça devient encore plus compliqué. Du coup les nuits sont agitées, les réveils matinaux plus nombreux. Une sombre histoire de poisson qui se mord la queue de laquelle nous n’arrivons pas à nous dépêtrer. Bref pas serein du tout. Ni pour lui, ni pour moi.
J’essaies de rester ferme, de le ramener systématiquement dans son lit pour qu’il comprenne, mais ça me fatigue et ça me mine.
Le début d’après-midi était un temps de travail pour moi, important pour faire avancer les choses et pouvoir passer la suite de la journée tranquille. Je n’ai plus ce temps, puisque je le passe à faire la police du dodo. Le soir était mon petit « sas » personnel. Quand on ne peut jamais passer le relais à quelqu’un, ni pendant la journée, ni pendant le week-end, ni un après-midi de temps en temps, je vous assure qu’on a un besoin vital de ce temps-là… je ne l’ai plus, j’ai l’impression de me retrouver à nouveau avec un bébé d’un mois sur les bras. Coucher 20h, 22 heures de lutte pour l’endormissement, réveil à minuit pour la sucette, 1h30, 3h, 5h, 6h30, c’est hard.
J’aimerai trouver des solutions pour l’aider. J’aimerai comprendre ce qui le dérange, ce qui l’empêche de s’endormir paisiblement comme avant pour lui proposer une solution adaptée. Parfois il me parle de lampe, de couette, de porte, de boire, de bruit, jamais la même chose, je ne sais pas si c’est clair dans sa tête. En même temps plus ça va plus la situation m’énerve, moins je suis capable de trouver des ressources en moi pour garder mon calme, pour mettre en place des stratégies. Sans parler du bruit continuel que font les voisins sous sa fenêtre (4 cours de service avec des enfants qui crient, des bébés qui pleurent, des mamans qui hurlent, des femmes de ménage qui lancent les couverts dans les bols en fer quand elles ne tapent pas sur un pilon ou ne répondent pas bruyamment au téléphone, quand il n’y a pas la musique ou la télé à fond, très pratique pour trouver le calme nécessaire à l’endormissement).
J’ai l’impression de m’agiter dans le vent et de créer plus de tension qu’autre chose autour du sujet. ça me prend la tête et depuis une semaine je ne suis même pas capable de parler d’autre chose. J’ai essayé de crier, c’est pire. De le rassurer, il en profite. De le raccompagner dans son lit sans dire un mot, ça ne change rien. De repasser régulièrement dans sa chambre, il s’agite. Je me suis résolue à m’endormir moi aussi dans sa chambre en début d’après-midi, il faut dire que j’ai bien besoin d’une sieste pour récupérer un peu… Il s’endort en moins de 10 minutes sans dire un mot (moi je ne m’endors pas, trop de bruit…) et fait de longues siestes, mais je ne suis pas sûre que ça lui rende service pour réussir à s’endormir seul. Le soir rien ne marche. Laisser la lumière dans la chambre, une catastrophe. Bref, je ne vois pas le bout du tunnel et cette situation n’est pas acceptable pour moi.
En ce moment nous testons un tableau de motivation que nous avons créé ensemble en début de semaine. Il a le droit de coller une gommette quand le sommeil se passe bien. J’essaies de l’encourager, de mettre en avant les points positifs, les avancées. Il est fier quand il peut coller une gommette, se met dans une colère folle quand il n’a pas le droit. Je vois bien que lui aussi essaie de faire des efforts, mais « c’est dur le dodo » comme il dit… Il a montré son tableau à nos visiteurs, m’en parle spontanément. Comme je lui ai parlé d’aller manger une glace en fin de semaine si le bilan du tableau est positif, il me parle de glaces 4 fois par jour ! On discute, avec ses mots il arrive à dire que quand c’est la nuit, on reste dans le lit et on fait dodo. Mais je crois que la « frontière imaginaire » que constitue ce lit ouvert n’est pas encore très claire pour lui. Il se lève, reste près de la porte ou s’assoit dans le noir dans le couloir, et peut rester une demie heure comme cela sans bouger, sans dire un mot. Il ne vient même pas faire le clown ou dire qu’il ne veut pas dormir, ou pleurer ou se rouler par terre. Il a sa tétine dans la bouche et il soupire. Il peut rester ainsi une demie heure si je n’interviens pas. Quand je le raccompagne dans son lit, il ne dit rien, mais se relève quelques minutes plus tard, c’est sans fin.
Je sais qu’il faut que je garde mon calme, que les choses peuvent demander un peu de temps pour se mettre en place dans sa tête, mais j’ai besoin de voir une once de progrès pour me donner du courage… pour me donner l’espoir que ça va rentrer rapidement dans l’ordre, ou pour me donner la force d’accepter que la situation peut durer plus longtemps… ou pour me permettre le recul nécessaire pour encaisser que je ne peux pas résoudre tous les problèmes de mon fils…
Bref, Michoco a perdu son sommeil et ne plus refermer sa porte le soir avec le sentiment du devoir accompli me manque terriblement…
La jolie illustration vient justement d’un article qui traite du sommeil des petits sur le site vosquestionsdeparents.fr.
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