Ils ont joué tout le week-end. Longue balade au gré de la marée, retour de pêche, château de sable et farniente sur la plage, ils ont pris leur plein de soleil, de quoi recharger les batteries pour la semaine.
Ils avaient du sel plein la peau, des grains de sable sur les orteils les cheveux secs du trop plein d’embruns et de soleil.
Ils ont ri, joué, se sont relaxés, ressourcés avec tant d’insouciance, tant d’innocence.
Ils ont pris leur douche en regardant la mer et les étoiles, libres comme les vagues et le vent.
Mangé des grillades et de la salade à la suite d’apéro sans fin.
Ils ont regardé les kyte-surfeurs, les pêcheurs et les promeneurs.
Ils se sont dit que la vie est drôlement belle, qu’ils avaient de la chance, qu’il suffisait de si peu pour être heureux.
Les enfants ont couru tout nus, les mamans n’ont pas fait attention à leur tenue, maillot de bain et paréo, la valise du week-end était légère.
C’est le cœur tout aussi léger qu’ils sont rentrés, juste ravis d’avoir profité d’un si bon week-end, rassasiés de bon air et de sable, de douceur de vivre et de rigolades.
Ils ne savaient pas encore qu’à quelques encablures du Sénégal les balles avaient fusées, le sang avait coulé, des vies avaient été bouleversées pour rien de plus ce qu’eux avaient fait : aller à la plage.
Ils y retourneront dans leur cabanon, le cœur juste un peu plus lourd et l’idée encore un peu plus présente que ce bonheur peut bien vite basculer.
La prochaine cible est annoncée, on est clairement visés. Où, quand, comment… Tristesse sur la planète.