Si l’on vous invite à prendre du thé au Sénégal, sachez qu’il faut avoir votre temps. Pas moins de 1h30 à 3 h pour du vrai bon thé…
Plus qu’un thé, l’ataya, c’est comme ça que l’on appelle le thé sénégalais, est un moment à partager. L’occasion de s’assoir, se réunir, sous un arbre, à l’ombre d’un mur, dans le patio d’une cour ou à l’angle d’une rue.
Pour la modique somme de 200 francs CFA (30 centimes d’euros), une activité de 2 heures pouvant satisfaire 2 à 5 personnes, c’est imbattable rapport qualité-prix !
L’ataya se sert en 3 services. A chaque fois on fait bouillir du thé vert de Chine tout à fait basique dans une petite théière en fer digne des plus beaux contes des mille et unes nuits puis on ajoute du sucre. Beaucoup de sucre ! La plupart du temps on utilise un petit fourneau métallique sur lequel se consume du charbon. Il y a tout une technique pour le faire infuser, le refroidir, mélanger le sucre, le réchauffer, et étirer le thé entre 2 casses pour le tiédir et créer la « mousse » qui servira de déco et de goût sucré au dessus de votre petite « casse » de thé. Ce sont les mêmes feuilles de thé qui servent aux trois services, le goût et la couleur s’adoucissent donc au fur et à mesure du cérémonial ! Rien à voir avec le thé marocain, ni le thé chinois, ni le thé anglais, le Sénégal a sa propre culture autour du thé.
Le préparer est tout un art que certains maîtrisent mieux que d’autres ! Une vraie institution au Sénégal. Souvent on confie la tâche à un jeune de la maison. Les enfants qui n’ont pas le droit d’en consommer se donnent à cœur joie de récupérer la théière pour faire du 4ème, 5ème, 6ème thé en fonction du niveau de charbon et de sucre disponible, qui n’a plus ni la couleur ni le goût du thé je vous le garantie ! ou alors ils préfèrent aller se cacher pour sucer les feuilles de thé imbibées de sucre.
Quand je passe de bons moments, en bonne compagnie, j’aimerai aussi que le thé ne s’arrête jamais ! Dans les maisons aisées de Dakar on vous apporte le thé tout fait, mais moi ce que je préfère dans le thé, vous l’aurez deviné, c’est être rassemblés autour !!!
On dit de l’ataya que le 1er est amer comme la mort, le second doux comme la vie et le troisième sucré comme l’amour, tout un programme !
Les Sénégalais sont très gourmands mais les repas sont rarement suivis d’un dessert, le café est plutôt réservé au petit déjeuner du matin tandis que l’ataya permet de faire passer les heures les plus chaudes de la journée sans trop bouger ! mais aussi les matinées oisives, les fins d’après-midi qui tirent en longueur, les soirées un peu trop fraîches et les nuits sous les étoiles que l’on voudraient éternelles… Bref, à tout moment !
L’essentiel étant d’avoir 200 francs dans la poche, du temps devant vous et des amis avec qui partager !
C’était ma participation à la semaine 3 du projet 52 sur le thème « sucré ». Pour découvrir les autres photos sur le sujet, ça se passe chez Ma’ : ici !
Oh que cela doit être un beau moment que ce partage autour d’une petite théière en fer !
Merci pour ce joli bout de Sénégal…
Une petite théière de rien du tout et qui en a fait des voyages et des débats !
Tu m’invites??!! 😉 J’adore ces rituels de partage!
Tout le monde est invité, le concept est assez open !
Tu vas finir parme convaincre de me mettre au the!
Ca donne envie
Et puis ici pas besoin de lever le petit doigt ;-)
Cela me rappelle un souvenir de vacances. C’est vrai que, plus que le thé, c’est le moment que l’on savoure!
Émilie
Celui qui est venu au sénégal et n’a pas ce souvenir est certainement passé à côté de qqch…….
Que de souvenirs! C’est sur qu’il faut prendre son temps! :-) Belle journée à toi
Oui c’est un eu le concept car en soi l’ataya n’a pas un goût transcendant !
Doux souvenirs… C’est tout comme tu le décris si bien. Pour ma part j’ai découvert l’ataya au village, exactement comme tu le dis, un temps de repos, de partage, d’échanges. Et puis, quand on allait faire des enquêtes, des fois (souvent après le repas et la prière) on nous invitait à prendre le thé, et là, bam tu savais que t’étais pas sorti… que tallais prendre du retard dans le programme de ta journée lol. J’ai toujours eu du mal avec le dernier, l’amour est vraiment vraiment sucré :-). Et parfois aussi le premier (mais comme tu le dis, ca dépend aussi de qui le fait… parfois l’amertume est vraiment forte…). Mon dernier remonte à 2008… snif… Des bisous et merci pour ces jolis partages !
Le premier est fort, bcp s’ arrêtent maintenant à 2, mon préféré : le 4ème quand tout le monde était parti et qu’on était plus que deux…… mais ça c’était dans une autre vie ;-)
Oh que c’est mignon !!!
bon, et bien je saurai qu’il faut prendre RDV pour ce thé et ne pas l’improviser ;)
en tout cas cela doit être exceptionnel à vivre !
prendre le temps, c’ets important !
bises
Ah non surtout pas de rdv j’ai oublié de préciser… il faut avoir du temps devant soi mais le regroupement autour du thé doit être totalement spontané et inorganisé sinon ça ne marche pas !
Bon en gros faut prendre sa journée et espérer être convié ;)
Ici ou là, tu peux prendre ta demi-journée les yeux fermés, tu seras toujours invitée quelque part !
Tu as choisi un bien joli thème pour ce projet #3/52 …Un joli partage sur un p’tit bout de tradition sénégalaise.
Merci et merci de ta visite par ici !
Merci pour ce voyage désaltérant ! J’y retrouve quand même des similitudes avec le thé marocain qui peut avoir tout un rituel lui aussi. Par exemple, quand on reçoit des invités de marque, il est de bon ton que ce soit l’hôte qui prépare le thé. Pour cela, on lui apporte – dans le salon où il est installé – un grand plateau sur lequel on place trois récipients, un pour le thé (vert de Chine aussi), un pour le sucre et un pour la menthe. On lui apporte ensuite l’eau bouillante et c’est lui qui procède. Avant d’être servi, le thé doit être mélangé trois fois en remplissant un verre qu’on remet dans la théière. J’ai déjà entendu dire que le premier verre était amer comme la mort, etc. Exactement comme ce que tu décris. Je crois que ce sont les gens du sud qui disent ça, du désert. La phrase a dû voyager dans les caravanes d’autrefois…
Bien évidemment il y a des similitudes mais niveau goût : rien à voir du tout ! Entre le thé sénégalais et le thé marocain il y a le thé mauritanien, tu connais ? Quand tu connais les 3, aucun doute, une caravane a emprunté la route !!!
Je ne connais pas le thé mauritanien malheureusement. par contre, maintenant que j’y pense, thé se dit « atay » en dialecte marocain, alors qu’en arabe ça se dit « chaï »… Pour moi la similitude est claire ! Ça me donne des envies de voyage, tiens ! :-)
J’adore tes récits, je voyage à chaque fois ! Je ne connaissais pas la cérémonie du thé sénégalais, très intéressant ! On s’y croirait :-)
oh merci, ça me touche beaucoup !
Cela me fait penser à ce jour où nous avons été reçus par un couple de sénégalais, nous nous sommes donc assis autour d’une petite table et avons partagé un thé tout simplement délicieux, brûlant, très sucré, mais vraiment très bon! :)
ah la légendaire « téranga » sénégalaise !
et bien, en plus d’une charmante photo, ah que j’aime cette thèière… on a même une belle histoire ! j’aime beaucoup !
ça me dirait bien, de prendre le thé de cette façon ! (bon, je suis une grande buveuse de thé, alors, avec le contexte en plus, ça me plairait !)
à bientôt….
On t’invite ! Plus on est de fou…
Hum! Oui, un beau moment bien de chez nous! vous le décrivez si bien, faudrait me donner votre recette pour charmer les lecteurs à travers les écrits :)
Eh oui! partager le thé, partager le bol du repas…ce sont tant de moments dont nous profitons pour raffermir les liens et apprendre à être plus solidaire…ndeysaan!
Merci raamata, c’est juste écrit avec le coeur.
C’est pourquoi c’est bien joli!